lundi 20 janvier 2020

Personne ne m'aime -1

Cette semaine, je me lance dans une série très personnelle de 4 articles.
Quand j'ai recherché mes vieux dessins, j'ai aussi retrouvé cette "autobiographie" que notre prof de français nous avait fait faire, en BTS. J'avais presque 21 ans.
Je me suis longtemps demandé si je devais le partager.
C'est très personnel, et ça parle de ce qui me fait mal. Le style ressemble déjà à ce qui, quelques années plus tard, donnerait naissance à ce blog. Les dessins sont moches, c'est vrai. C’était un devoir de français, fini un soir très tard, alors que j'avais plein de projets en art à terminer, alors je me suis plus attachée au texte qu'aux dessins !
On y retrouve des choses qui sont encore vraies, malheureusement. Et je n'arrête pas d'y penser depuis, j'ai encore des choses à dire sur ces points.Alors je me lance. Je vous montrer ce textes et je réponds à mon moi de 20 ans...


Cette partie-là traite de l'enfance, de ces colères que je ne savais pas maîtriser.

Qu'aurait-dit cette Aurélie de 21 ans en rencontrant mon/son fils ?
Et qu'aurait dit celle de 8 ans (je dirais plus 5-6 ans, maintenant que je vis avec un 4 ans et que j'ai travaillé avec des tas de petits !) ?

A 35 ans, je suis passée de l'autre côté de la barrière, c'est moi, maintenant, qui tente d'empêcher mon enfant d'exploser. Et les tendances éducatives ont changé !

Aujourd'hui, on parle d'éducation positive, bienveillante, on bannit les punitions, et on invite les enfants et leurs parents à accepter leurs émotions. C'est un long sujet. J'avais envie de vous raconter ce que je pense de tout ça, et puis, j'ai reçu et lu ce livre et comme il résume à peu près ce que j'ai à dire sur le sujet, en mieux, avec des références en prime, je vous conseille plutôt de le lire (et je peux le prêter, si quelqu'un est intéressé).
Pour moi, l'intéret de l'éducation positive, c'est de laisser le droit aux enfants de s'exprimer, tout simplement parce qu'ils sont aussi des êtres humains. Je trouve ça bien qu'un enfant puissent coopérer parce qu'il a envie d'aider ses parents, parce qu'il est convaincu que c'est bien. Je ne veux pas que mon fils m'obéisse parce que je suis une adulte et que les adultes commandent, point. Je ne veux pas le menacer de mille punitions, pour qu'il m'obéisse et qu'il ait peur de moi.
Pour être honnête, c'est une évidence pour moi, parce que c'est aussi comme ça que j'ai eu la chance d'être élevée.
Mes parents étaient extrêmement en avance sur ce point, et nous ont toujours laissé le droit de nous exprimer: pour avoir quelque chose, ils ne fallait pas être sage, mais prouver qu'on en avait besoin, trouver des arguments, et convaincre. On nous a beaucoup expliqué les choses, quand on le demandait. Nous avons aussi eu une éducation non-violente, avec très peu de punitions corporelles.
Mais oui, il est arrivé que nos parents perdent patience.
Et pourtant, quand mon petit a commencé à faire des crises et des colères, je me suis retrouvée à hurler aussi, à lui dire de se taire, que j'avais raison, à ne pas céder, à me laisser moi emporter dans des émotions violentes... alors que je n'avais jamais voulu ça.

 Parce que malgré tous nos beaux principes, il y a un moment où l'on atteint nos limites...
Mon père atteignait les siennes quand je me mettais à hurler, et moi qui détestais ça, je l'ai pourtant reproduit avec mon enfant.Et c'était terrible.  Et le passage sur le pardon !!! J'insiste tellement fort pour que mon petit s'excuse, alors que ça a toujours été extrêmement difficile pour moi de m'excuser
Faire des enfants, c'est aussi ça, se confronter à ses limites et ses failles. 

 Je comprends aussi que mon père devait s'en vouloir aussi, d'ailleurs. Je n'écris pas ça pour faire son procès, bien au contraire. Il a fait de son mieux, mais il n'était pas un superhéros, parce que personne ne l'est ! Et ce texte a été écrit à la fin de mon adolescence, de cette phase où j'avais besoin de critiquer mes parents pour m'en détacher.

C'était troublant de lire ça, comme un message prémonitoire. Un jour, quand mon fils était en colère, et que moi, j'avais appris à m'écouter plus, que j'avais assez dormi, je me suis assise à côté de lui et je lui ai raconté ça. Et je lui ai dit que je l'aimais, et tout ce que la petit Aurélie aurait voulu entendre. 
Non, il ne s'est pas calmé par magie.
Je ne sais pas si ça a aidé, s'il a grandi, si j'ai grandi, si on est juste plus heureux, ou si ces mots ont atteint leur but, mais les colères se calment...


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Attention quand même! Un enfant ne fonctionne pas comme un adulte!!

Aurélie et Prosper a dit…

Anonyme, il va falloir préciser en quoi... Ce argument est tellement utilisé par tout le monde à des fins diverses (pour justifier une fessée ou par Isabelle Filiozat pour rendre les parents plus compréhensifs) que je ne sais pas du tout où tu veux en venir....