dimanche 15 mars 2020

Quarantaine


Une semaine de fermeture des écoles ici.
J'ai commencé par avoir très très très peur.

Et puis on s'habitue.
Pour moi, qui ai eu une formation à ce sujet, l'école à la maison n'est pas un stress surtout que mon enfant est en moyenne section.
Je connais les activités de l'école, et les attendus. Mais je ne ferai pas "classe", il apprend assez en jouant. Il aligne ses figurine et les compte, pour savoir quelle armée va gagner la bagarre.
On dessine, on ajoute des graphismes, parce que ça fait travailler la dextérité et parce que les graphisme c'est la vie (vous avez déjà regardé mes dessins, non ?)et on écrit ce qu'on dessine. On pourrait même, s'il en a envie, vous inventer une histoire.
On fait des jeux de société, des puzzles, ceux qu'on n'a jamais le temps de sortir, des bricolages...
Et bien sûr, on lit, on regarde des documentaires (mais la médiathèque est fermée, dommage !).
On cuisine aussi.

Je n'aurais pas choisi l'IEF (l'école à la maison) de mon plein gré, à cause du côté social. Mon fils est un enfant unique, qui vit avec un parent à la fois et il a besoin de rencontrer d'autres enfants, de se confronter à d'autres visions du monde, à la frustration. Et aussi, il a le droit d'avoir sa vie loin de moi et de son père, et pour moi l'école lui permet cela. Il s'autorisera aussi peut-être plus facilement le droit à l'erreur face à une personne qui ne fait pas partie de sa sphère affective...
C'est d'ailleurs paradoxal, parce que cette part de l'école a toujours été une souffrance pour moi, qui n'aimais que le cadre de ma famille. Mais je pense pourtant qu'elle est essentielle.


Je laissais l'école là où elle était, parce que je ne voulais déjà pas être maîtresse à l'école, encore moins à la maison. Mais là, quelques jours à la maison, quand on s'assied pour dessiner, je vois mon petit qui bouge tout le temps s'apaiser, dessiner des détails, s'appliquer pour écrire...
Je découvre mon enfant en tant qu'élève, et comme je suis sa maman, j'aime aussi cette facette de lui. Et, comme j'ai été maîtresse, je constate qu'il se débrouille plutôt bien, le bougre, et j'en suis fière !

Pour lui, le plus dur sera d'apprendre à s'occuper seul par moments parce qu'on en a besoin tous les deux. Dur pour moi de ne pas culpabiliser de dire "non" à "maman, tu joues avec moi?"parce que j'aurai besoin de temps pour moi.


Il y aura peut-être dans mes lecteurs des parents qui ont besoin de conseils pédagogiques, pour savoir quoi faire avec leurs enfants...
L'école à la maison ça nécessite quand même une certaine présence des parents. Les enfants ont besoin d'être motivés et encouragés... je dirais que c'est bien de passer 1 à 3 heures par jour à ça et que dons oui, c'est pas évident de combiner ça avec une journée de 8h de télétravail. Je souhaite beaucoup de courage à tous ceux qui sont dans ce cas.
Si ça bloque, demandez de l'aide aux maitres et aux maitresses, qui sont là pour vous aider, pas pour vous juger. Vous n'êtes pas un mauvais parent si vous n'avez pas compris la nouvelle technique de la soustraction.
Et puis si ça coince, tant pis, allez faire un tour, faites des choses qui vous font plaisir, écrivez une jolie lettre à Papi-Mamie coincé(e) chez lui, fabriquez un bateau en Kapla ou faites une sieste, regardez un film... Parce que tout ne s'apprend pas dans les livres !

Je vous souhaite du courage, mais aussi de beaux moments...
Puisse le sort vous être favorable !


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