Mais comme j'ai décidé de compter par paquets de 5, j'ai mis 7 bougies sur mon gâteau, autant que de couleurs dans l'arc-en-ciel.
Ce soir-là, en rentrant, on a fait un gâteau, on a cherché des pizzas, on allumé les bougies et chanté à deux. Le matin, j'avais eu un beau dessin...
On peut se dire que c'est tristounet, comme célébration. Je crois que c'est ce qui me convenait.
L'an dernier, j'étais épuisée. J'avais l'impression que tout m'échappait, même le sommeil. Je me voyais m'écrouler, sans être capable de réagir. C'est en allant mieux, en réalisant la quantité de ce que je me refusais, de ce que j'avais oublié que j'ai compris, des mois plus tard, à quel point ça n'allait pas. Ce jour-là, j'essayais juste de ne pas m'enfoncer encore plus... J'avais eu assez d'énergie pour avoir un rendez-vous chez une psy, et je misais tout sur cette consultation. "Réparez-moi, j'en peux plus d'être fatiguée, de crier, de pleurer, de perdre des gens, d'oublier des choses, d'être en retard...". Elle m'a prescrit des médicaments. Je les ai pris, et je suis partie pour 24 heures de vertiges et de nausées... J'étais seule avec mon fils, et impossible de tenir debout, de m'occuper de lui. Heureusement que j'ai de super parents...
A partir de là, j'ai commencé doucement à aller mieux, à retrouver petits bouts par petits bouts, toutes ces petites choses qui me rendaient heureuse, ou qui faisaient simplement que j'étais moi... en m'étonnant d'avoir pu les oublier. D'avoir pu "m'oublier"... Ce dessin, qui date d'Inktober, par exemple, raconte ce moment-là. Il est bien plus parlant que tout le texte au-dessus. Réussir à mettre tout ça en image m'a aidée énormément. Ce fut une façon de dire au-revoir à cette période. Une étape dans ma guérison. Choisir de partir en fut une aussi.
Il en reste d'autres des étapes, mais le chemin parcouru est déjà énorme...
Ce gros pavé pour vous dire que 35 c'est la moitié du chemin, qu'il n'a pas été facile, mais que je suis heureuse d'être arrivée jusque là, et prête à vivre la suite...
